CRISE SANITAIRE EN MILIEU PRÉCAIRE Faire entendre la voix des confinés les plus défavorisés.
Grâce à nos équipes et nos ressources locales en Inde, au Kenya et en Côte d'Ivoire, nous avons mené, pendant le premier confinement, une enquête qualitative auprès de 200 personnes afin de mieux comprendre les premières conséquences de la crise du covid-19 sur ces populations.
Le confinement a touché de manière particulièrement brutale les populations des bidonvilles et des quartiers précaires des pays en développement. Comme partout dans le monde, des dispositifs de quarantaine et de distanciation sociale ont été mis en place dans les villes des pays en développement, avec des conséquences économiques et sociales majeures pour les plus précaires. Comment les débuts de cette crise ont-ils été vécus dans ces quartiers qui ont, en temps normal, déjà difficilement accès aux services essentiels de base et à des systèmes de protection sociale ? Comment respecter les règles du confinement lorsque l’on vit à 6 dans une pièce de 12 m² ? Comment se protéger et prendre ses distances lorsque l’on est contraint de faire la queue tous les matins à la borne-fontaine ou aux toilettes communautaires ? Comment gagner sa vie lorsque tous les commerces de rue, marchés locaux et activités commerciales sont mis à l’arrêt ? Comment s’en sortir lorsque son activité relève du secteur informel, qu’aucune mesure de chômage partiel ou autre aide publique ne vient évidemment compenser ?
C’est ce que cette enquête de terrain, menée dans des conditions particulières, a cherché à comprendre. Elle ne prétend évidemment pas à l’exhaustivité, mais simplement à faire entendre, très simplement et avec beaucoup d’humilité, la voix de ceux qui sont encore trop souvent marginalisés et peu considérés.